Brigitte Bellac, de la télévision au roman, toute une histoire !

Je suis heureux de recevoir aujourd'hui Brigitte Bellac dont certains connaissent déjà probablement le nom comme celui d'une comédienne ou d'une scénariste. Mais ce n'est pas à ce titre que nous l'avons invitée à répondre à nos questions.

Bonjour Brigitte, merci de prendre un peu de votre temps pour répondre à nos questions.

Merci de vous présenter et de nous parler de votre parcours qui est très riche.

Bonjour ! J’ai 61 ans depuis le mois de juillet et j’habite une ville merveilleuse, AUVERS SUR OISE depuis 8 ans, après 35 ans de vie parisienne… Je respire ! Mon parcours est en effet assez… peu ordinaire peut-on dire… Dès l’âge de 8 ans, je savais que je voulais « faire du théâtre et écrire des histoires ». Je l’avais juré sous le préau de mon école en 1964…  Et le plus beau de l’affaire est que j’y suis arrivée et que j’ai pu VIVRE de mes passions. Ça n’a pas toujours été facile, loin de là, mais enfin je faisais ce que je voulais! J’ai aussi été clown, et surtout automate, ce qui a été une expérience fabuleuse dans ma vie. J’ai fait des prestations dans des lieux illustres, tel que le Palais des Congrès de Monaco et celui de Versailles. Mon métier de comédienne marchait bien aussi : j’ai notamment eu un rôle important dans un film que pratiquement le monde entier a pu voir ! « À NOUS LES PETITES ANGLAISES ». J’ai aussi tourné avec Edouard Molinaro dans « LES CLAUDINE ». Un rôle en or ! J’ai également joué de nombreuses pièces de café-théâtre notamment « AREU = MC2 » aux Blancs-Manteaux. Entre chaque pièce ou tournage, j’écrivais. Des nouvelles, des textes pour l’Oreille en Coin de France-Inter, puis une pièce de théâtre « JACQUES A DIT » jouée au Lucernaire en 1981. Cette pièce a notamment vu les débuts de Laurent Gamelon et de Dominique Pinon !! Or, de toute éternité, j’avais eu des problèmes aux genoux, et avec le temps les choses ont empiré… Bref, j’ai dû être opérée treize fois des deux genoux… De grands pans de vie passés à l’hôpital ou dans des centres de rééducation… Ce qui fait que vers 1989, j’ai vraiment dû arrêter le théâtre. Je me suis donc mise à écrire pour la télévision, (qui est un véritable enfer : j’ai arrêté au bout de 10 ans, très déprimée) quelques courts-métrages pour le cinéma, puis je me suis mise à transposer en romans deux scénarios de longs-métrages qui ont « failli » se faire plusieurs fois…  LA PIERRESSE est ainsi née aux Editions du Bord du Lot, en 2010, après avoir reçu le Prix Beaumarchais, ce qui m’a valu une jolie somme et une invitation au Festival de Cannes… que je n’ai guère apprécié ! Depuis, Marcel Gillet, mon éditeur favori, (Les Editions du Bord du Lot) a publié sept de mes livres. 

Votre dernier roman « La Pierresse », roman d’aventures est assez original. Comment cette idée a-t-elle germé en vous ?

LA PIERRESSE est avant tout un thriller ! L’aventure est au détour de chaque page, bien sûr, mais c’est un roman « glagla » !!! L’histoire a commencé en 1995 par une proposition que j’ai faite à la télé de transposer des mythes antiques à l’ère moderne. L’idée avait beaucoup plu, mais comme cela arrive 9 fois sur 10 dans ce milieu, l’affaire ne s’est pas faite. Mais mon histoire me restait dans la tête. J’ai donc écrit un scénario de long-métrage comme dit plus haut, qui a failli être monté trois fois au cinéma… pour finir dans mon tiroir… Ce n’est qu’en 2009 que j’ai eu l’idée de transposer ce long-métrage en roman. D’après mes lecteurs, j’ai bien fait !

Ces personnages sont-ils purement inventés ou avez-vous brodé à partir de personnes que vous avez pu croiser et qui avaient des profils similaires ?

Du fait que LA PIERRESSE est la transposition moderne du mythe de Méduse et Persée, il va de soi que les personnages « existent » si tant est que des héros légendaires existent ! Sinon, tout est purement fictif. Mais le roman parle aussi d’immigrés clandestins…  Je ne me doutais pas à l’époque que les choses étaient prémonitoires…

Combien de temps vous a-t-il fallu pour écrire ce livre en intégralité ? Est-ce rapide pour vous ou cela demande-t-il une lente maturation ?

Comme vous l’aurez compris, effectivement cette histoire a maturé lentement et est passée par des stades multiples avant la concrétisation… puisque j’ai eu ce bout d’idée en 1995 ! J’ai énormément travaillé mon texte et mes personnages pour créer du suspens en permanence. On peut parler en années ! Mais pour mon deuxième roman, c’est encore pire puisque j’ai eu l’idée de cette histoire en 1978 et que le livre est paru en 2014 ! L’écriture réclame un temps fou…

Avez-vous un autre ouvrage en cours de préparation, et si oui cela sera-t-il de nouveau un thriller ?

Marcel Gillet vient de publier un recueil de douze de mes nouvelles sous le titre de « EUH… » !! C’est un ouvrage qui mêle la tragédie et le rire, tout en faisant des sauts dans la fantaisie voire le fantastique. Les retours de lecture me font très plaisir… Sinon, je commence à penser à un livre de témoignage sur les moments terribles que j’ai vécus à cause d’un chirurgien boucher-charcutier qui a raté mes premières opérations… Enfin, je ne suis pas encore sûre de pouvoir le faire.

Merci de nous préciser tout ce qui peut vous paraître intéressant pour nos lecteurs.

…. (blanc radio !) Je n’ai envie de dire qu’une seule chose : il faut faire ce que l’on aime dans la vie pour le faire BIEN. « Age quod agis » est une citation latine qui dit ceci : « Fais ce que tu FAIS ». A savoir qu’il est bon et bénéfique d’être tout entier dans ce que l’on fait. S’immerger totalement dans son ouvrage est le seul moyen d’en tirer tout le miel. A un moment ou à un autre, les retombées positives arrivent. Elles semblent tomber du ciel, en réalité ce sont les fruits dont vous avez planté les graines il y a des dizaines d’années !

Je suis peintre aussi. Si vos lecteurs sont intéressés par mes dessins : Brigitte Bellac sur FB !!

"La Pierresse" est disponible sur le site des Éditions du Bord du Lot : http://www.bordulot.fr/detail-la-pierresse-294.html.